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Station de méthanisation de Plélo -1.41 Mo -
Résumé en quelques chiffres :
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La station de méthanisation de Plélo est raccordée au réseau EDF et mise en fonctionnement depuis le 30 juillet 2008. Elle a pour vocation de traiter le lisier de porc de l’exploitation de monsieur Alain Guillaume, de produire de l’électricité qui sera vendue à EDF et de produire de la chaleur afin de chauffer la porcherie de 170 truies, l’habitation de l’exploitant ainsi qu’un gite et 4 habitations voisines situées dans un rayon de 400m.
La puissance installée de la station de Plélo est de 205 kWe ce qui équivaut à 1 600 000 kWh/an.
Les substrats entrant sont :
- 2700 m3 de lisier de porc
- 800 t d’ensilage
- 1000 t de graisses de flottation issues de l’industrie agro-alimentaire
- 500 t de fumier bovin
La station est constituée de :
- 3 cuves de pré-stockage : 2 cuves pour les graisses de flottation + 1 cuve pour le fumier bovin
- 1 fosse à lisier déjà existante
- 1 incorporateur matières solides qui relie directement la cuve de fumier bovin au digesteur
- 1 digesteur
- 1 post-digesteur
- 2 cogénérateurs couplés (130 kW moteur TEDOM + 75 kW moteur John Deer)
- 1 refroidisseur biogaz
- 1 analyseur in situ du biogaz
- 1 pompe centrifuge centrale
- 1 pompe à lobes pour les graisses
- 1 agitateur pour digesteur
- 1 agitateur immergé dans post digesteur
- 4 circuits de chauffage : 1 pour le digesteur, 1 pour post digesteur, 1 pour la porcherie, 1 pour les habitations.
• Les intrants sont stockés séparément.
• Les résidus de végétaux et le fumier bovin sont stockés dans une fosse attenante à un incorporateur. Cet incorporateur a une capacité de 14 m3 et est équipé d’une vis sans fin latérale permettant d’incorporer directement les intrants solides dans le digesteur. Les graisses de flottation sont stockées dans deux cuves chauffées par le digesteur afin d’éviter que les graisses figent. Un pompe à lobe permet l’incorporation des graisses sans faire d’émulsion et évite ainsi les risques de cavitation. Une pompe centrifuge permet de faire circuler le lisier de la fosse de stockage au digesteur. Le substrat arrive par gravité et la pompe se contente de le refluer.
• Le digesteur est circulaire. Il est muni d’un brasseur verticale à 4 pales dont deux restent émergées en permanence afin d’économiser de l’énergie. Les pales sont incurvées dans le sens de la longueur afin de casser les éventuelles croûtes qui pourraient se former en surface et d’éviter de former des vagues.
• Ce brasseur permet d’homogénéiser le substrat. Le moteur du brasseur est à l’extérieur du digesteur afin de faciliter sa maintenance. 3 anneaux constituent le réseau de chauffage qui maintient la température à l’intérieur du digesteur.
• Le post-digesteur se situe au centre du digesteur. Le positionnement du digesteur et du post-digesteur en anneaux concentriques permet d’économiser de la place et de minimiser les déperditions de chaleur. Le post-digesteur est équipé d’un petit brasseur à hélice immergé. La circulation entre le digesteur et le post-digesteur se fait par un système de vases communicants
• Le post-digesteur est recouvert d’une double membrane. La membrane extérieure est tendue en forme de cône au dessus du post digesteur. La membrane intérieure est mobile, elle se gonfle en fonction de la quantité de biogaz stocké. Un filet, tendu juste au dessus du post-digesteur, permet d’empêcher qu’elle n’entre en contact avec le substrat. L’étanchéité est assurée grâce à un boudin sous 7 bars de pression qui maintien la double membrane au digesteur. La membrane extérieure est fixée en forme de cône afin d’éviter que l’eau de pluie s’accumule lorsque la membrane interne est détendue, elle évite également que celle-ci ne soit endommagée en cas d’intempérie.
• Le biogaz est amené par des canalisations en inox du post-digesteur à un refroidisseur.
• Diminuer la température du biogaz avant son passage dans le moteur permet d’améliorer le rendement de sa combustion. Une fois refroidi, le biogaz passe dans un analyseur qui permet in situ de mesurer les proportions de CH4, CO2, O2 et H2S contenues dans le biogaz. A ce stade, un peu d’air est mélangé au biogaz afin de faire précipité le H2S. En effet, la combustion du H2S serait néfaste pour le moteur, il faut donc l’éliminer avant. Enfin, le biogaz est brûlé dans le moteur cogénérateur.
• Cette station est équipée de 2 moteurs cogénérateurs. Le moteur principal a une puissance de 130 kW. Le moteur secondaire a une puissance de 75 kW. C’est un moteur dual qui fonctionne au fuel et au biogaz. Il ne sera utilisé qu’en cas de panne du moteur principal afin de ne pas perdre le biogaz qui continuera d’être produit. Le fuel permet de lancer le moteur qui ne fonctionne plus qu’au biogaz une fois qu’il est à puissance moyenne. Une cuve de fuel de 3400 L est installée.
• L’électricité produite passe directement sur le réseau EDF moyenne tension. La chaleur est récupérée et orientée au niveau d’un routeur vers les différents réseaux de chaleur qui vont à la porcherie, à la cuve des graisses de flottation, au digesteur et au post-digesteur, au gite et aux 5 habitations.
• Toute la station de méthanisation est contrôlée par deux tableaux de contrôle qui suivent heure par heure tous les paramètres. Un système GSM permet de régler d’Allemagne les moteurs. En cas de problème, l’exploitant et le constructeur reçoivent des alertes sur leur téléphone et une alarme se déclenche dans la station.
• L’électricité produite est rachetée par EDF au tarif fixé par l’arrêté du 10 juillet 2006 pour l’achat d’électricité produite par les installations valorisant le biogaz. La station est directement reliée au réseau EDF moyenne tension.
• La chaleur produite par les moteurs est récupérée afin d’être valorisée. Elle est orientée au niveau d’un routeur vers différents réseaux de chaleur :
- un réseau de chaleur permettant de maintenir une température suffisante dans la cuve où sont stockées les graisses de flottation pour éviter qu’elles figent.
- un réseau de chaleur permettant de maintenir une température favorable aux processus de la digestion anaérobie dans le digesteur et le postdigesteur.
- un réseau de chaleur permettant de chauffer la porcherie.
- un réseau de chaleur permettant de chauffer le gite, la maison de l’exploitant et 4 habitations voisines dans un rayon de 400 m.
• Le digestat sera épandu sur des terres agricoles.
Il permet d'améliorer les caractéristiques agronomiques du fumier de cheval en concentrant les éléments nutritifs pour les plantes et en diminuant la présence de pathogènes et de graines d'adventices.
Il s'agit d'une technique qui permet de réduire au maximum le volume de biomasse en produisant de l'énergie thermique. Des questions réglementaires doivent toutefois être étudiées et approfondies.
Elle permet de valoriser le fumier de cheval sous forme d'énergie thermique et électrique. Le volume de biomasse sortant représente 80% du volume entrant et peut être valorisé agronomiquement.