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Plateforme de compostage de pau - 1.14 Mo
Résumé en quelques chiffres : - 80 000 m3 de fumier livrés par an par les entraîneurs
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La réflexion conduite en 1998 entre d’une part les producteurs de fumier et d’autre part la Chambre d’Agriculture, la fédération CUMA et le CIVAM BIO du Béarn, a montré que la valorisation du fumier de cheval n’est possible qu’après compostage et ce pour plusieurs raisons :
- diminuer les coûts de transport en réduisant les volumes
- stocker le compost en attendant son utilisation sans risque environnemental
- réaliser un épandage propre
- répondre aux exigences de qualité des agriculteurs
En décembre 1998, l’association Hipau Culti Compost a été constituée pour démarrer une expérimentation de compost de fumier de cheval sur une plateforme installée sur le site du domaine de Sers. (source : www.apesa.fr)
La plateforme recueille les fumiers de paille uniquement du centre d’entraînement et de l’hippodrome de Pau. Ces deux structures héberge 700 chevaux en permanence, les effectifs augmentant jusqu’à 1300 lors du meeting de courses d’hiver de décembre à février.
Les fumiers de copeaux de bois ne sont pas traités sur la plateforme et partent en tourbière.
La plateforme a initialement été conçue pour stocker 45 000 m3 de fumier par an. Elle est arrivée aujourd’hui à saturation avec 80 000 m3 de fumier par an ; le centre d’entraînement est également arrivé à saturation en termes de capacité d’accueil de chevaux.
La plateforme fonctionne avec un emploi à temps plein, salarié par l’association Hipau Culti Compost, qui gère la plateforme et assure le bon déroulement des étapes du compostage. En termes de matériel, elle possède un retourneur d’andain et un téléscopique. Les chauffeurs dépendent de la société d’encouragement.
Les entraîneurs de chevaux achètent ou louent des bennes qui sont remplies tous les jours par les palefreniers et récupérées une fois pleine par un camion-benne appartenant à l’association qui les achemine jusqu’à la plateforme.
Environ 30 bennes de fumier sont acheminées par jour, 6 jours sur 7 en période de pointe. Le fumier est alors stocké sur la plateforme pendant 2
mois. Puis pendant 3 mois il est arrosé avec de l’eau ou des effluents méthanisés grâce à un forage de 2 m3 par heure de débit. L’arrosage avec la phase liquide du digestat de lisier de porc méthanisé permet d’enrichir considérablement le compost en compensant la richesse du fumier de départ en paille et d’améliorer ainsi le rapport C/N. Il est également retourné 4 fois pendant cette période.
Le compost est enfin livré chez les agriculteurs qui le stockent encore 2 mois avant de l’épandre.
Il s’écoule donc entre 5 à 6 mois entre le moment où le fumier est sorti des boxes et épandu sur les terrains agricoles.
Le transport du compost vers les exploitations agricoles est sous-traité et payé par l’association 2 €/m3.
Une trentaine d’agriculteurs sont membres de l’association. Chaque année, l’association refuse une petite dizaine d’agriculteurs qui souhaiteraient en faire partie.
Entraîneurs et agriculteurs sont adhérents de l’association moyennant 5 € par an. Les entraîneurs financent ensuite le transport et la transformation du compost en acquittant 1,10€ par m3 de fumier. Ce qui leur coûte environ 5 € par cheval et par mois pour ne pas avoir à se préoccuper de l’élimination du fumier.
Les agriculteurs payent 1,50€ le m3 de fumier livré chez eux.
Le compost produit sur la plateforme est aussi utilisé par des agriculteurs « bio » grâce à une déclaration sur l’honneur des entraîneurs de ne pas alimenter leurs chevaux avec plus de 1% d’OGM.
La majorité des débouchés pour le compost de la plateforme sont fournis par les maïsiculteurs (80%) et les viticulteurs (20%).
Selon David Popelier, salarié de Hipau culti compost, l’association est en équilibre financier et il existe encore un fort potentiel d’offre et de demande, l’activité étant uniquement limitée par la taille de la plateforme. Au regard de l’emplacement de la plateforme coincée entre les pistes d’entraînement et une forêt domaniale, tout agrandissement est impossible.
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Fumier pailleux (photo : P. Bioulac) |
Fumier composté (photo : P. Bioulac) |
Il permet d'améliorer les caractéristiques agronomiques du fumier de cheval en concentrant les éléments nutritifs pour les plantes et en diminuant la présence de pathogènes et de graines d'adventices.
Il s'agit d'une technique qui permet de réduire au maximum le volume de biomasse en produisant de l'énergie thermique. Des questions réglementaires doivent toutefois être étudiées et approfondies.
Elle permet de valoriser le fumier de cheval sous forme d'énergie thermique et électrique. Le volume de biomasse sortant représente 80% du volume entrant et peut être valorisé agronomiquement.